vendredi 12 octobre 2012

Vaulx - Un mariage manqué (1851)

L'organe de presse le plus ancien qui fut édité à Tournai et dont nous pouvons consulter les archives est "La Feuille de Tournai", un journal fondé en 1804 par l'imprimeur Varlé.  Ce journal disparaîtra en 1896.
Dans le numéro du 9 février 1851, on raconte le fait divers suivant :

Un mariage manqué.

La commune de Vaulx, distante d’une demi-lieue de notre ville, vient d’être le théâtre d’une scène tout à fait singulière. 
Depuis longtemps déjà, un galant tournaisien courtisait une jeune fille de cette commune ; après des protestations et des serments de tous genres, on avait parlé de mariage et toutes les formalités préalables à cette union, ayant été bien et dûment remplies, la grande cérémonie avait été fixée au mercredi 5 février. 

(Till death do us part (jusqu'à ce que la mort nous sépare), Edmond Blair Leighton, 1878)

Dès 9 heures du matin, M. le curé attendait les époux en l’église, et l’officier de l’état-civil siégeait à la maison communale entouré de son garde-champêtre et de toutes les jolies curieuses de l’endroit.
Voici venir enfin les gens de la noce : toutes les physionomies rayonnent de gaieté et de bonheur, et chacun prend place dans la salle commune. 
Quand au futur époux il sort pour un instant, afin, dit-il de charger d’une commission un ami qu’il vient d’apercevoir sur la route. 
Un quart d’heure, une heure, la journée même se passent et le principal intéressé n’est point de retour à la maison communale ; chacun se met à sa recherche, et l’on craint que, dans un moment d’enthousiasme et de précipitation, il ne soit glissé dans l’Escaut. 
Enfin, vers 6 heures du soir, un habitant de la commune vient annoncer qu’il a vu celui dont on déplore le sort infortuné, prendre un coupon pour Lille à la station de Tournai, préférant le célibat et l’exil à toutes les douceurs du mariage. 
Une telle décision prise d’une manière si intempestive, a rendu inconsolable la future passée.

 

Mais qui sont les époux ?

 

L'article ne précise pas qui étaient les conjoints.  Cependant on peut retrouver le mariage dans le registre de l'état civil de Vaulx de 1851, déjà transcrit dans le registre en prévision du mariage.

L'époux est Augustin Norbert Frédéric ALEXANDRE boulanger, né à Tournai le 25 janvier 1827, y domicilié, fils d'Auguste Joseph décédé à Tournai le 23 juin 1831 et d'Elisabeth Albertine Joseph BOUVIN.

L'épouse est Adélaïde RUSSE, journalière, née à Mévergnies le 5 mars 1829, domiciliée à Vaulx depuis plus de 6 mois, fille de François décédé à Mévergnies le 30 septembre 1847 et de Julie Ghislaine MICHEL décédée à Mévergnies le 13 novembre 1848.

En marge de l'acte, on peut lire :
Le futur époux ne s'étant pas présenté, la célébration du mariage n'a pas eu lieu.

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